La force du binôme.

#13 Ou pourquoi vous ne pouvez pas réussir seul.e.

Bienvenue dans cette nouvelle édition de la newsletter DSystM. C’est une personne non conventionnelle qui m'a inspirée pour cette newsletter. Parce que ce que j'aime par-dessus tout, c'est tisser des liens entre des éléments qui n'ont à priori aucun rapport. Bonne lecture ! 😃

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Au programme

1. Celui qui rêve

2. Celui qui voit loin

3. Celui qui aime les détails

4. Celui qui se connaît

5. Celui qui créé des systèmes

Celui qui rêve

Il y a quelques temps je regardais la nouvelle série sur Amazon relatant l’histoire de “Squeezie”. Pour ceux qui comme moi, n’en avaient jamais entendu parlé et font encore moins parti de ses 19 millions d’abonnés, j’avoue que l’expérience est intéressante. J’ai découvert un monde caché qui fait pourtant quotidiennement vibrer nos enfants. Parce que oui, croyez-le ou non, mais nos enfants connaissent ces influenceurs sur le bout des doigts.

Ce qui m’a frappée, c’est la capacité de Squeezie a développer son entreprise de manière à pouvoir laisser libre court à son imagination et à sa créativité, pendant que des personnes à ses côtés réalisent ses rêves les plus fous.

Il se réveille un matin, et s’imagine qu’il va organiser un “Où est Charlie” géant pour ses abonnés. Un mois plus tard, c’est publié avec 11 millions de vues.

Qu’on aime ou pas son contenu, il faut lui reconnaître une chose : il a su déceler et assumer sa propre zone de génie (la créativité) pour déléguer ce qu’il n’aimait pas faire à d’autres personnes (la structuration, la logistique, l’organisation). En particulier son manager, Laurent Rumayor, quelqu'un de beaucoup moins perché que lui, mais assez pour le comprendre et l’aider à retranscrire ses idées farfelues en réalité concrète.

C’est un duo qui fonctionne, c’est indispensable pour tout business qui veut scaler, et c’est ce que nous allons voir aujourd’hui.

Celui qui voit loin

Pour mieux comprendre, prenons un des plus grands entrepreneurs de notre temps, Elon Musk. Il est connu pour être un “visionnaire”, c’est-à-dire quelqu’un qui voit des choses que nous autres ne percevons pas. Nous le voyons comme ça :

Nous pensons que notre “boîte à réalité normale” correspond aux choses qui sont possibles aujourd’hui, et que la “boîte à réalité magique” de Musk correspond aux choses qui seront possibles dans le futur. Alors qu’en fait, c’est plutôt comme cela :

La réalité de la “sagesse conventionnelle” représente les choses qui étaient possibles il y a 10-50 ans, tandis que la “boîte à réalité normale” de Musk représente les choses qui sont possibles aujourd’hui.

Pourquoi un tel décalage ?

La sagesse conventionnelle est lente à évoluer, et il existe un décalage significatif entre le moment où une réalité se manifeste et celui où la sagesse conventionnelle est révisée pour refléter cette réalité. Et lorsque cela se produit, la réalité a déjà progressé vers autre chose.

Mais les visionnaires ne se préoccupent pas de cela. Ils fondent leur raisonnement sur ce qu’ils voient, entendent et font l’expérience, c’est-à-dire sur le réel. En ignorant la norme, en se concentrant sur le présent et en restant informés en temps réel, les visionnaires tels que Musk peuvent agir sur les informations avant tout le monde.

Si Elon Musk représente la quintessence du visionnaire, toutes les personnes ayant ce profil regroupent à peu près les mêmes traits :

• C’est souvent le fondateur de l’entreprise (mais pas toujours)

• Il a 20 idées dans une journée. Parmi ses 20 idées, 19 seront moyennes, et une seule sera la bonne

• Il est très créatif et généralement doué pour résoudre les problèmes importants

• C’est lui qui porte la vision de l’entreprise et inspire les personnes autour de lui

• Il est très bon avec les relations importantes : gros clients, partenaires, investisseurs…

• Il agit plus en fonction de ses émotions qu’en suivant la logique.

• Il s’ennuie rapidement et ne veut pas s’embêter avec les détails du quotidien

• Il croit que tout le monde voit la même chose que lui, alors qu’il y a un énorme décalage entre sa réalité et la réalité de Mr Tout-Le-Monde.

La passion, le dynamisme et la créativité de l’entrepreneur visionnaire sont les éléments clés qui lui permettent de lancer l’entreprise et d’alimenter la croissance des débuts. Mais au fur et à mesure que l’entreprise se développe, la charge de travail devient plus importante et le quotidien prend de plus en plus de place. Le visionnaire entre dans un cercle vicieux :

Les qualités qui ont permis au visionnaire de lancer l’entreprise ne seront pas celles qui lui permettront de passer à l’étape suivante, bien au contraire.

Il va avoir besoin de s’entourer de personnes qui comprennent ses idées et les concrétisent. Il va avoir besoin d’une personne avec des compétences à l’opposé des siennes. Une personne qui est logique, pragmatique et ancrée dans la réalité. Il a besoin d’un intégrateur.

Celui qui aime les détails

Lorsqu’on pense à Walt Disney, Ford et Apple, trois noms viennent en tête : Walt Disney, Henry Ford et Steve Jobs. Pourtant, leurs succès n’auraient pas été le même sans leurs binômes respectifs : Roy Disney (son frère), James Couzens et Steve Wozniak. D’après un article du Harvard Business Review, “seuls 8 % des dirigeants maîtrisent à la fois la stratégie et l’exécution”.

Dans le cas de Disney, Walt créait les idées et la vision nécessaires pour faire avancer l’entreprise, tandis que Roy apportait la sagesse opérationnelle. L’un sans l’autre n’était rien. Ensemble, ils ont créé la légende qu’est Disney.

C’est la combinaison des deux personnalités qui a fait le succès de ces organisations, et c’est peut-être ce duo qui manque à votre entreprise.

Dans leur livre The Balanced Scorecard, Robert Kaplan et David Norton précisent que “90 % des organisations ne parviennent pas à mettre en œuvre leur stratégie avec succès”.

Le rôle de l’intégrateur est à l’opposé de celui du visionnaire, et c’est tant mieux. Il va compenser les compétences et faiblesses du visionnaire sur les points clés que sont la structure, l’organisation, la communication et la gestion d’équipe.

Voici comment reconnaître un intégrateur :

• Il tempère les idées du visionnaire et sait le confronter aux contraintes de la réalité

• Il va comprendre les idées du visionnaire, intégrer sa vision et exécuter le plan

• Il est très doué pour créer une bonne communication au sein de l’organisation

• Il se base sur la logique plus que sur les émotions

• Il sait manager et créer une unité d’équipe

• Il va établir des priorités

Avoir un duo qui fonctionne, c’est un peu comme le yin et le yang d’une entreprise : c’est de la friction que naît l’harmonie. Mais avant d’en arriver là, il est nécessaire de savoir qui on est.

Celui qui se connaît

“Connais-toi toi-même”. Un bon entrepreneur est avant tout un entrepreneur qui se connaît objectivement.

Je commence tous mes accompagnements par un questionnaire afin d’évaluer si mon client est au fait de ses forces et ses faiblesses. Rapidement, j’arrive à analyser si sa personnalité et son profil correspondent à son rôle actuel dans l’entreprise.

Prenons le cas de Lucas. En déroulant le questionnaire, nous nous sommes aperçus qu’il était submergé par les tâches du quotidien alors que sa zone de génie était plutôt de penser la stratégie et la vision de sa boîte. Lucas est un Visionnaire dans un rôle de Technicien/Intégrateur.

Ensemble, nous avons établi un plan d’action pour le libérer de son quotidien et l’amener vers sa zone de génie :

1- Faire un audit de son temps et identifier toutes les tâches qu’il pourrait déléguer

2- Documenter les tâches à déléguer

3- Identifier une personne qui pourrait effectuer ces tâches

4- Recruter cette personne

L’Intégrateur n’est pas forcément un Directeur Général ou un Chef des Opérations. C’est avant tout une personne qui libère le propriétaire de l’entreprise. Plus celle-ci se développera, plus vous aurez besoin de personnes avec des responsabilités importantes pour intégrer votre vision. La question à laquelle nous devons répondre est : de quel intégrateur avez-vous besoin ?

Comme le dit Einstein : “Tout le monde est un génie. Mais si vous jugez un poisson à sa capacité de grimper à un arbre, il vivra toute sa vie en croyant qu’il est stupide”.

Celui qui créé des systèmes

Que vous recrutiez une assistante, un manager ou un Chef des Opérations, leurs performances seront proportionnelles à vos systèmes en place.

Dans l’exemple de Lucas, nous avons d’abord créé le système en documentant les tâches qu’il souhaitait déléguer, puis nous avons réfléchi à la bonne personne pour prendre en charge les tâches. Ce qui permet :

Créez votre système et embauchez quelqu’un pour le conduire et l’améliorer. N’embauchez pas des bonnes personnes sur un système cassé ou inexistant.

Blocage → Analyse → Création de systèmes → Délégation.

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C’est tout pour aujourd’hui.

À très vite

Anne-Laure

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